RUES SANS FRONTIERES
Du graffiti à la ville : L’histoire d’un système de prolifération, d’invasion de l’espace et de l’appropriation d’un lieu. De la rue au musée, l’essence du graffiti s’est essoufflé sur la route.
Si il ne s’est pas métamorphosé il devient un objet mutilé, qui a au mieux perdu ses jambes et au pire vendu son âme.
Boombox est une réécriture de tags posés dans la ville ; c’est la mutation du graffiti par l’invasion de l’espace, parasitant les moindres recoins du lieu. Ici la galerie est le support actif de l’intervention, métaphore de la ville qui se fait « cartonner » par les tagueurs.
La prolifération est poussée à son paroxysme ; l’espace est surtagué et saturé.
De cet apparent chaos urbain né l’expérimentation d’un espace unitaire, où le sol, les murs et les plafonds ne font qu’un, créant ainsi une perte des sens, des repères, de la gravité ;
Le temps est en suspension.
C’est l’instant X d’une aspiration urbaine qui porte en elle le cri sourd du peuple, de la rue.
Une explosion blanche, samplée et retranscrite tel un équaliseur tridimensionnel.
Un miroir vient ici renforcer l’entité matricielle en la démultipliant, repoussant les limites de la perception et créant une véritable mise en abîme de l’espace.
Le visiteur entre dans cet instant gelé.
Le chemin qu’il aura à parcourir est avant tout un cheminement sensoriel lié à la brutalité des masses mais aussi à leur douceur blanchâtre.
Ambivalence des sens,
Introspection organique,
Cosmogonie urbaine.
Une vision d’une prolifération, une méta-cité matricielle, futuriste mais low tech, qui retranscrit l’architecture d’un paysage ultra-capitaliste ;
La ville du dessous, horizontale et prolétaire
Les villes verticales, classes moyennes, colonnes de l’entre-deux ville.
La ville du dessus, inaccessible, Jerusalem céléste, sky’s the limit
- Type: Scénographie
- Année: 2010
- Ville: MOSCOU
- Client: TheJuly16 / 2ème Biennale Internationale de Moscou
- Superficie: 190m2