MUSEE DU QUAI BRANLY

Scénographie de l’exposition « Philippines » au Musée du Quai Branly

Philippines, arts de l’échange

« Dehors paraît ou se dévoile à l’arrêt des chemins… s’il (l’observateur) visite au lieu de voir, s’il se déplace donc, le paysage est perçu par un corps monté sur rotules : en rotation permanente, de haut en bas, de gauche à droite, devant et derrière… nous nous déplaçons en vertébrés, mot qui décrit nos mouvements comme des tours incessants dans toutes les directions (vertere, tourner). D’où cette boule de paysage. » Michel Serres

D’où ce sol qui devient carte, cette carte qui devient territoire, ce territoire qui devient le lieu où les déplacements du visiteur, suivant le trajet le plus court, ou suivant quelques randonnées plus longues, tracent les chemins des échanges et des réciprocités.

Êtres visibles d’aujourd’hui à la rencontre des objets, des œuvres de ces complexes Philippines, dont les déambulations entre montagnes et mers (deux lieux où le regard porte) esquissent le réseau de ces relations commerciales ou symboliques, magiques ou poétiques…

Ainsi l’exposition est un espace complexe et déductif, combiné à partir d’une multiplicité de centres et développé par des échos successifs de formes et de volumes ; un espace qui superpose, qui fractionne, qui redouble ses éléments, qui multiplie les détails pour créer dans le sens le plus fort un milieu englobant.

Une forme panoramique donc, réclamant du visiteur ce regard mobile, développant son attention poétique pour l’amener à découvrir et composer cette épopée.

Tout commence avec la carte de l’ensemble des îles des Philippines dont le relief prend corps dans une maquette, où les contreforts des cultures en terrasse (photo) deviennent courbes de niveau… Cette image générique, ce motif devient le générateur du sol de l’exposition, sa géographie, son paysage, également reflet du jardin du Musée, de sa lumière, de son ciel, des nuages des ces ombres.

Du plafond, une multitude de simples lumière led (lucioles) au bout d’un fil vient rencontrer l’objet, l’œuvre, juste un point, un renfort, un signe dans la lumière naturelle (éventuellement complétée).

Cette rencontre est aussi sonore, avec la présence et le plaisir de la multitude des langues. Multiples voix diffusées de manière très ponctuelle mais dont l’ensemble est composé et fabrique un paysage sonore.

Entre les objets et la lumière, entre les œuvres et les voix, donc, un horizon où le regard du visiteur (depuis les montagnes ou les mers) se portent vers les tracés, les nœuds, les intersections où naissent et se déploient échanges et réciprocités, commerces et cités, cultures et civilisations

Premier entracte dans le parcours, l’installation des oiseaux bouscule les lumières / lucioles dans un envol et bascule les voix / langues vers les forêts, les vents, les pluies…

Et cette rupture bouscule et bascule aussi le paysage de l’exposition. La carte, les tracés deviennent tables et parois pour enchâsser les collections de la deuxième séquence (Au cœur d’un réseau maritime).

Puis le motif de la carte s’élèvent et s’étend encore pour devenir plafond ou grotte (fouilles archéologiques) pour bâtir un lieu plus intimiste et exprimer les échanges autour des objets des rites funéraires.

D’une part, le travail de médiation qui consiste à comprendre, adapter, interpréter et hiérarchiser les messages pour un usage muséographique, à sélectionner les objets-phares et les idées fortes, et à traduire ces messages en langage et supports d’exposition. Avec une volonté de partager des connaissances, de raconter des histoires, d’éveiller les curiosités, d’inviter aux découvertes… Et d’autre part, le travail primordial de la mise en espace, car au-delà du cheminement discursif, de la déambulation des visiteurs, de l’éventuelle distanciation, du design des supports, c’est bien l’espace qui est le lieu d’une véritable expérience sensorielle et émotive.

  • Type: Scénographie
  • État: Concours sur invitation
  • Année: 2011
  • Ville: PARIS
  • Client: Musée du Quai Branly
  • Superficie: 1900m2
  • Budget: 700 000 €
  • Équipe: Studio Malka architectes mandataire, Ducks Scéno scénographes, Yann Kersalé concepteur lumière, Les Graphiquants identité graphique

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