ARK22

Architecture de l’Urgence Climatique

Situé aux confins de la Vallée de l’Ourika et de l’Atlas Marocain, sur l’ancienne entrée principale de la Médina de Marrakech, le site de la Cop22 est à plus d’un titre une porte entre désert et ville, histoire et devenir.

L’Arche de laSalle Plénière, entre minimalisme et baroque. Réalisée en collaboration avec Oualalou+Choi, nous avons conçu l’Arche de la Cop22 tel un ouvrage entre architecture légère et installation monumentale. C’est une composition pointilliste; une œuvre ou l’unité de base, le tasseau de bois, s’accumule de manière systématique pour devenir un tout cohérent.

Son système constructif, similaire aux empilements de pièces de bois du jeu de Kapla, se compose de lames de bois brutes, à la fois matériau constructif et projet architectural, sans fard ni parement. La structure est entièrement composée de lames de bois bruts, toutes identiques, de 7,5 x 10cm, pour une dimension totale de 50m de long sur 15m de haut.

L’empilement de ces lames de bois certifiées, issues de forêts locales gérées de façon durable, permet à l’édifice de la salle plénière d’être à la fois occultant et respirant afin de s’adapter aux conditions climatiques parfois extrêmes de Marrakech.

Ainsi, l’ouvrage revêt une différente lecture, selon qu’on se trouve dans son paysage lointain ou au pied du bâtiment ; la masse se décompose pour laisser apparaître l’unité modulaire.

Les différentes strates de bois créent une épaisseur, une théâtralité à la fois minimaliste et baroque, une sensation d’un tout cohérent crée toutefois par des couches successives de pleins et de vides.

En son centre, une voûte monumentale se dessine par le négatif de sa présence, l’absence de contour, se matérialisant ainsi par les interruptions tridimensionnelles des bastaings de bois. Ces tranches successives créent ainsi une frise hypnotique en son seuil lors du passage vers l’intérieur de la salle.

A la fois Arche et épée de Damoclès, chaque lame de bois est un moment en suspens, un élément en devenir montrant la grande fragilité et la potentielle puissance des forces en présence: Le dispositif scénographique met ainsi en avant l’unité singulière et le tout, soulignant l’importance de chacune des actions effectuées par les parties pour agir de façon concrète face aux désastres écologiques.

Chaque pays, chaque région représentés sont pensés comme autant de pièces constitutives à l’édifice, créant de concert un ouvrage sans contours car en perpétuel mutation, une nouvelle écologie née de l’accumulation des forces en présence.

Un bilan carbone très faible. Enfin, afin de ne pas alourdir le bilan carbone de la COP22, la totalité des éléments scénographiques n’auront pas été produits spécifiquement pour cet événement, et ne seront que temporairement détournés de leur circuit habituel. Après la Conférence, ils seront redistribués à des associations locales. A titre d’exemple, les couvertures des tentes serviront de bâches agricole. Grâce aux structures légères, flexibles et ré-adaptables des constructions bois, les ouvrages seront entièrement démontés pour être reconstruits en pavillon dans les jardins de l’Agdal à Marrakech.