Boom: (n.m.) onomatopée du bruit sourd d’une explosion ou du cœur.

Box: anglicisme désignant une boite générique, un contenant.

Cette scénographie s’inscrit dans la continuité du projet « Rue sans Frontières » à Moscou en 2010, et prends siège au centre d’art Arts_Santa_Monica  à Barcelone.

Il est question de l’explosion du Centre d’Art au travers d’une installation contextuelle, in situ, qui transfigure  l’architecture existante afin d’en modifier la perception et notre expérience du site.

Cette démarche propose une relecture des mégalopoles du XXIème siècle au travers d’une installation, une superposition d’architectures. La ville se construit sur elle même, en s’appuyant sur le territoire, le patrimoine existant, ses porosités ou ses excroissances.

Le module de base de cette installation est le carton. Détourné de son usage original à la manière d’un ready-made, il garde néanmoins sa symbolique d’objet totalement ordinaire de conteneur nomade. C’est l’invasion de ce système modulaire qui s’immisce à l’intérieur par des emplacements stratégiques, se densifie à l’approche du foyer principal avant d’exploser dans la salle d’actes d’Arts_Santa_Monica.

BoomBox, c’est bien sûr l’explosion de la boite, la fragmentation du bâtiment en soi mais aussi une critique de l’architecture standardisée, une retranscription de la surdensification des villes, de ses frontières, poussées à son paroxysme ; la façade subit une mutation par la saturation d’un système qui s’accroche et se développe sur son fief  tel une favela sur un flanc de colline.

Cette scénographie urbaine joue sur la dichotomie des éléments;

C’est un éloge du carton, matériau populaire et bon marché, symbole du nomadisme contre la pierre, matériau noble par essence, représentant la pérennité dans tout son poids et sa statique.

Même si il s’agit d’entités divergentes, il est néanmoins question d’un corps à corps entre deux éléments, une fusion culturelle et sociale entre et l’académique et le contemporain, à la croisée des chemins entre œuvre d’art et ouvrage d’architecture.